Dernière Nouvelles des Globe-Tortues : archives 2003.

Les dessins de ce site sont de la plume d'Edwige.

Pas grand chose de nouveau sous le ciel du Cambodge si ce n'est que même à la saison dite cool il fait une chaleur étouffante. Je ne sais pas si c'est mon passage en Europe qui en est la cause, mais les nuits sont dures sous les ventilos. Je me sens contaminée par l'inertie, une langueur des tropiques qui me gagne un peu plus chaque jour.
Mes mouvements n'ont d'égale que la nonchalance des bufflonnes. En repos actuellement les bufflonnes, le riz pousse tout seul, y'a plus rien à faire dans les champs.

Les Khmers en profitent pour faire la fête. De nombreux festivals, et le karaoké à fond les ballons, une vrai calamité qui sévit dans toute l'Asie du Sud-Est. Dans les villages, z'ont pas l'électricité. Tu ne dors pas de la nuit - pas à cause des ventilos qui ne tournent pas, non, mais parce que les chanteurs de karaoké s'époumonnent dans des micros branchés sur batteries.
Bon, je leur pardonne parce qu'ils sont adorables les Khmers : toujours prêts à discuter, à te proposer un coin d'ombre ou un hamac. Surtout les étudiants, qui apprennent l'anglais.

L'autre jour j'ai partagé les trous et la poussière d'une piste en latérite (cétait vers Tuk Meas dans le Sud, paysage magnifique - ceci dit en passant) avec 3 jeunes qui devaient connaître 15 mots d'anglais et avaient zappé le cours de prononciation. Je trouve que je progresse en tolérance parce que sur plus de 30 bornes, je crois bien qu íls ne se sont jamais lassés !
De plus, ils ont un rapport à la politesse vraiment désopilant : jamais une question directe qui pourrait te mettre dans l'embarras et inversement, pas de réponse à plein de questions. Hi hi hi !

A Phnom Penh :
la riviera sur le quai Sisowath est toujours aussi poétique.
"Moto taxi m'dame !"
Le Psar Thmei, le centre des affaires à faire.
"Moto taxi m'dame !"
Z' ont fini de goudronner l'avenue du Général de Gaulle.
"Moto taxi m'dame !"
Dans la 111^ème rue, y'a un restaurant qui prépare de délicieuses tomates farcies. Mhhhhum !!!!
"Moto taxi m'dame !"
Le gros éléphant du What Phom se balance toujours d'un pied sur l'autre.
"Moto taxi m'dame !"
A la une du Cambodge-Soir : "Un gouvernement de coalition a été constitué." Le roi est content. Ça faisait plus de de 2 mois 1/2 que les élections ont eu lieu.
"Moto taxi m'dame !"

Retour à Bangkok, dans le quartier de Thewet. Rien moins que 50 heures entre Retonfey (France) et Thewet.
"Hello ! Hello! You come back ! Welcome in Thaïlande ! Oh, you bicycle ! Hi hi hi ! Always bicycle !"

Quelques jours pour se remettre des incidences du jet lag, aux effets d'ordre physiologique. L'habitude du voyage développe une extraordinaire capacité d'adaptation à l'environnement immédiat.
Sentiment vécu en France : l'impression de n'être jamais partie, et ici en Asie, l'impression d'y être toujours restée.

Alors là ! Tan tan tan... Je m'interroge sur l'avenir. Gloups ! Faut d'abord retrouver le rythme adéquat, plus... tropical. Ça doit bien faire rire ceux qui en France trouvaient que j'avais 2 de tension !

Je projette le départ pour le Cambodge la semaine prochaine, direction Krong Koh Kong et Sihanoukville : la côte sud cette fois-ci avant de rejoindre Phnom Penh. La mousson de Sud-Ouest perdure jusqu'à la fin du mois. Grosses vagues et boue en perspective !

Je me suis vraiment marrée en lisant l'interview de Hongrie. Le découpage, le rythme, les titres, la spontanéité : je retrouve tout à fait le côté un peu sketch qui nous caractérise ! J'adore les propos de Zabette. Pour une fois j'ai vraiment l'impression de nous écouter vivre.

Zabette arrive lundi soir, on va encore passer quelques jours ensemble avant de prendre des routes différentes.

Noël. J'ai failli l'oublier cette année. Le fait d'être seule peut-être. Cela dit, j'ai bu quelques changs (pour changer) avec 2 falangs de passage : les charmantes serveuses thaï étaient déguisées en Père Noël. C'était d'un goût exquis !

J'ai pas mal de préoccupations dans la tête : hésitation sur la mutation professionnelle pour septembre 2004 et... comment me rendre en... CHINE.
Car c'est décidé : je vais en Mongolie... ce qui veut dire passer encore par la Chine. Ça m'est apparu comme une évidence tout à coup.
Je rêve de plateaux étendus, de yourtes et de troquer mon vélo contre un cheval.
Mais bon, je me demande s'il ne faut pas être maso pour retourner dans l'empire du milieu.
Pleins de bises et à plus.
Zabette.
Noooon, ça recommence ! ICI

Où suis-je ? A Nan, une petite ville dans le nord-est de la Thaïlande. Ça va plutôt bien, ce pays est vraiment tout doux. Je me sens revenue en Asie. Le temps s'écoule tranquillement et y'a pas, j'aime ça !
Je me suis reposée ici quelques jours parce que la route pour venir n'était pas de tout repos. Ça grimpe sec.
Je pars demain dans la direction de Chiang Rai (vers le triangle d'or) en prenant encore des toutes toutes petites routes. J'ai du mal à imaginer qu'en France, ce soit bientôt l'hiver.
Des bises et à très bientôt.
Zabette.

J'ai eu un peu de mal à l'atterrissage en Asie, un peu dans le style : "Où suis-je ? Où vais-je ?" Je voulais aller partout : Philippines, Myanmar, Indonésie, Thaïlande, Malaisie. Maintenant ça va mieux, j'arrive un peu à planifier le futur. Mais le calendrier tourne et il va falloir sacrément faire des choix.

Alors demain je pars en train pour Vientiane (Laos) me faire délivrer un visa thaï pour 2 mois et après, ouf ! j'enfourche le vélo !
Je vais suivre les frontières laotienne puis birmane dans le nord de la Thaïlande. Les routes seront toutes petites, comme je les aime. Ça va bien grimper aussi. J'imagine beaucoup de verdure, des petits villages avec maisons sur pilotis. La campagne quoi !

Après ? Un retour sur Bangkok, puis le sud de la Thaïlande, et là... Sumatra, Bali, Lombok (Indonésie) ou Sabah, Sarawak (Malaisie, Ile de Bornéo) : mon coeur balance !

A propos du retour "à la vie civile" en France, à l'automne 2004 :
Il va falloir que je me trouve dans une grande ville avec Internet qui fonctionne bien, début janvier et début avril pour faire mes demandes de mutations. S'agit pas de se retrouver en pleine jungle au milieu des orangs-outans à ce moment-là !

En arrivant à Bangkok, j'ai retrouvé Edwige et nous nous sommes mutuellement débauchées pour aller boire quelques Changs bien fraîches ! Tant et si bien qu'elle a eu du mal à décoller !
Mais ça y est, elle part demain pour le Cambodge... d'après son dernier message. Et vogue le navire !
Des bises et à très bientôt.

LE SOLO DES GLOBE-TORTUES

Les Globe-Tortues ont entamé en juillet 2000 un périple de 2 ans censé les mener en Australie. Elles ont traversé Maghreb, Proche-Orient, Asie... L'appétit est venu en roulant, elles ont rempilé pour 1 an et ont changé leurs plans : exit les Antipodes, elles sont montées jusqu'en Chine. Aïe aïe aïe ! Quatre petits mois et le S.R.A.S. les boute hors du pays alors qu'elles touchent au Gobi.
Déboussolées, elles traversent l'Europe et posent leur bagage en France en août 2003... pour réaliser qu'elles sont arrivées au bout de leur formidable aventure commune.

Au final, elles ont sué 40 000 Km à vélo, 21 pays les ont accueillies : elles ont mené leur projet au-delà de ce qu'elles avaient prévu. Mais...

...mais leur âme est restée en Asie du Sud-est, l'envie les tenaille trop, les montures piaffent. Alors elles font les vendanges pour se payer le billet d'avion et rempilent pour une quatrième et dernière année... en solo, toujours à vélo.

Elles continueront de nous envoyer des nouvelles, chacune de son côté. Vous les suivrez jusqu'au bout sur 1001 routes. L'aventure continue, différemment.

Patrick, le 18 novembre 2003