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On nous l'avait bien dit, on le
savait, c'est bien connu, faudrait être fou... et blablabla... A
chaque fois, c'est pareil : impossible de s'imaginer le ciel bleu quand
il fait froid et vice-versa. Sous nos couettes en Lorraine, nous n'avions
vraiment pas envie de nous imaginer cette chaleur là, et pourtant,
c'était bien ça. Le matin, pas de surprise, nous avons beau
scruter le ciel, rien, pas le moindre petit nuage. Il fait toujours beau.
Le soleil éclaire déjà l'horizon et commence sa course
folle. Il arrive, il va monter et va devenir de plus en plus brûlant
jusqu'à nous scotcher sur le bitume. Les globe-tortues sont plus
globuleuses que tortues ! Il faut se dépêcher, le devancer,
s'extirper des draps mous et moites au son du muezzin. Nous chargeons
les vélos au radar, en silence sous le regard dérangé
de ce cafard géant et gras à qui la chaleur et les canalisations
défectueuses ont l'air de profiter. En ville, cette chaleur a aussi
une odeur...
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Enfin
sur les vélos, notre vitesse fait l'effet d'un ventilateur. Nous
savourons ces instants que nous savons fugaces. A dix heures, nous nous
cachons déjà sous nos chapeaux, l'air se raréfie.
Des camions nous doublent en crachant d'épais nuages de fumée
noire rajoutant quelques degrés à l'atmosphère ambiante.
Je me mets à rêver du Club Méditerranée. Mais
le coup de bambou final est pour midi. Pas besoin de regarder sa montre,
ça se sent. L'horizon ondule et se liquéfie. Le vent semble
sortir d'un sèche-cheveux géant branché sur le rouge
et décolle la poussière en tourbillons.
C'est le sirocco. On soupire, le coeur s'emballe, il est impossible de
continuer. Je rêve d'une sieste, allongée dans un congélateur
ou dans une baignoire d'eau fraîche. Ma gorge est sèche et
une bonne rasade d'eau chaude me déçoit carrément.
Hummm, le bruit des glaçons...

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